L’hôtel de Région

La Région Rhône-Alpes existe depuis 1974. Dès cette date, elle a installé son siège à Charbonnières avec 50 agents.

Voici l’historique de l’évolution de ce siège :

De 1974 à 2004 :

  • 1974 : installation sur le site de Charbonnières les Bains. la Région y loue les locaux et le terrain, sur lequel elle a fait construire des bâtiments en préfabriqué dès 1988.
  • 1993 : l’effectif passe à 400, adoption du principe du maintien du siège de la Région à Charbonnières dans une perspective minimum de 15 ans.
  • Octobre 1994 : achat du siège sur un terrain de 140 000 m² (14 ha).
  • 1995 il est décidé de louer certains locaux à l’extérieur du site proprement dit, et de construire de nouveaux bâtiments en préfabriqué sur le site.
  • 2001, le Conseil Régional décide de lancer 3 800 000 € de travaux sur le bâtiment principal (climatisation, restructuration et extension de la Salle des Délibérations) et réaliser en dur sur le site 6 000 m² de bureaux (qui devaient permettre de supprimer les locaux préfabriqués et faire revenir 250 personnes sur le site). Elle envisage une tranche supplémentaire de 2 000 m² de bureaux et un bâtiment de 2 000 m² pour les services techniques (à l’époque, certains élus avaient évoqué un transfert pour un coût situé entre 120 et 150 millions d’euros)
  • Création d’une commission du site afin de réfléchir à l’après 2008.
  • 2003 : les permis de construire sont déposés pour la réalisation des nouveaux locaux
  • octobre 2003 : la commission du site rend un rapport dans lequel elle estime nécessaire d’envisager une politique multi-sites tout en conservant Charbonnières.

Lors de l’arrivée de la nouvelle équipe régionale, et jusqu’à 2004,  la région :

  • possède 11 hectares où se trouvent implantés 18 300 m² en dur et 3 030 m² en préfabriqué, soit un total de 21 330 m².
  • loue à l’extérieur 6 300 m² sur Charbonnières, dans des bâtiments voisins et 4 500 m² à Ecully, soit 10 800 m².

L’ensemble représente donc 32 130 m² de bureaux et services annexes, pour un effectif budgété de 1 170 agents en 2005.
On raisonne sur 1 400 agents en 2010 !

LE NOUVEAU SIEGE :

  • avril 2004 :  nouveau Conseil de Région : La décision officieuse de transférer le siège est déjà prise. Tous les projets de construction en cours sont stoppés.
  • 2005 : Le site de Confluences est retenu sans accord de l’assemblée délibérante, puisque, le 8 mars 2005, un appel d’offre est lancé pour la Mission de Programmation pour l’opération de construction du nouveau siège de la Région à Confluences. Ce n’est qu’un mois plus tard, les 7 et 8 avril 2005, que l’Assemblée Générale entérinera la décision de transfert.
  • la livraison était prévue courant 2009.

Le principal argument justifiant ce transfert est la dispersion actuelle des sites, provoquant des charges locatives importantes et un manque d’efficacité.

LE COÛT DU PROJET :

  • 10 novembre 2004 : les débats de l’assemblée régionale évoquent une somme de 70 à 75 millions d’euros, soit une opération n’engageant soi-disant aucune charge supplémentaire, « une opération blanche », selon M. QUEYRANNE.

 

Ce qu’en pense CANOL …

Dès le vote de la décision en 2005 du transfert de l’Hôtel de Région de Charbonnières à Confluences, CANOL contestait ce choix et son coût. Voilà ce que nous en disions à l’époque :

– quitter le site de Charbonnières n’était pas nécessaire : il y aura 38.000 m2 de bureaux sur 1,3 ha de terrain à Confluences, alors qu’il y avait déjà 31.330 m2 de prévu à Charbonnières … sur 11 hectares de terrain, ce qui laissait des possibilités d’extension beaucoup plus importantes.

– le coût de ce transfert, 20 à 30 M€, est considérablement sous-évalué :  La vente du site de Charbonnière est estimée par les Domaines à 24 millions d’euros et non à 50 millions, les travaux annulés d’extension (19 M€) sont bien une économie, l‘économie des loyers évaluée à 2,5 millions par an, n’a pas lieu d’être, dans la mesure où l’extension prévue supprimait la nécessité de louer de nouveaux locaux et s’amortissait rapidement,

– le site de Charbonnières pouvait parfaitement supporter 2 tranches de 8 000 m² de bureaux pour un coût de 38 millions d’euros, (soit les 19 M€ déjà votés + 19 autres millions), éviter ainsi les locations et donner un retour sur investissement en 4 ans)

– seuls sont chiffrés les coûts du terrain et du bâtiment de 38 000 m². Personne ne parle des coûts des aménagements intérieurs, des finitions, du mobilier (qui sera sans aucun doute renouvelé), des parkings (calculés trop justes), des fondations (toujours délicates entre deux fleuves), du déménagement, de la réserve foncière, des intérêts d’emprunt, ni des indemnités pour rupture de bail concernant l’Hôtel Mercure, et les locations en cours.

– De plus, il n’a pas été tenu compte des problèmes de déplacement d’un tiers du personnel qui réside dans le Nord Ouest de Lyon, du devenir du site de Charbonnières ni de l’impact de sa vente sur la vie locale.

– Il n’a pas non plus été tenu compte de l’accroissement de la circulation dans la Presqu’île, totalement contraire au Plan de Déplacements Urbains de l’agglomération lyonnaise.

Pour CANOL, le coût net de l’opération, que le président de Région avait présenté initialement comme une opération blanche, devrait être beaucoup plus proche de 100 millions d’euros, voire les dépasser.
Nous n’avons pas besoin d’un Palais de Région à Confluence !

Cette décision prise dans la précipitation et sans évaluation précise des coûts est une gabegie supplémentaire de nos élus !

Voici ce qu’il en est aujourd’hui :

  • le bâtiment a été livré avec 2 ans de retard
  • Le coût global de l’opération dépasse les 173 millions €HT, il a dérapé de plus de 100 millions d’Euros !
  •  Le parking prévu lors de l’attribution du permis de construire était trop exigu et il a fallu aménager rapidement un parking beaucoup plus important au sud du bâtiment. Il semble aujourd’hui beaucoup trop vaste pour les besoins actuels.
  • Le nouveau bâtiment, dès l’installation du personnel, s’est avéré déjà trop petit : on n’a pas pu y loger le CESER,  ni même la direction des programmes européens. Ils ont dû être logés dans un nouveau bâtiment situé rue Montrochet, pour un coût annuel de près d’un million d’euros.
  • fin 2015, 4 ans après la libération du site de Charbonnières, celui-ci reste encore inoccupé… et aucune solution satisfaisante n’a été trouvée pour le vendre.

Si vous souhaitez connaître le détail du coût de construction et d’aménagement de l’Hôtel de Région :  Coût final de l’opération => pdf